Votre enfant est créatif ? Donnez-lui un trombone

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1 Mai · David · Aucun commentaire

Votre enfant est créatif ? Donnez lui un trombone !

Avant de commencer à lire cet article (oups, trop tard !), imaginez un trombone, standard, tout ce qu’il y a de plus commun. Maintenant, laissez tomber votre écran, prenez un papier, un crayon, oubliez tout ce que vous pensez savoir sur l’usage d’un trombone, et imaginez tous les usages alternatifs que vous pourriez faire de ce trombone : une règle, un nettoyeur à ongles, un reseteur de jeux électroniques, … bref, vous voyez l’idée. Allez, faites-le jusqu’à épuisement de vos idées, je vous attends.

[Je sais que vous êtes en train de tricher, ce n’est pas bien]

Mouais, OK, admettons.

Le test des usages alternatifs

L’exercice auquel vous venez de vous prêter est connu sous le nom de « test des usages alternatifs » et a été inventé en 1967 par J.P. Guilford. La plupart des gens trouvent entre 10 et 15 usages alternatifs à un trombone (attention, maintenir ensemble des photos/feuilles/factures/fiches de paye/recettes de cuisine ne sont pas réellement des usages alternatifs au trombone…). Les personnes particulièrement créatives arrivent facilement à une centaine. Les plus créatifs frôlent les 200. C’est surement pour ça que MacGyver (oui, si tu as moins de 30 ans, tu ne peux pas comprendre cette référence, désolé) avait toujours un trombone à portée de main : on ne sait jamais en se levant le matin si on va devoir désarmer une tête nucléaire

Les enfants nous battent à plate couture

Si vous avez un enfant entre 4 et 6 ans dans les parages, faites lui faire ce même test et on en parle après.

[Oui, je fais semblant que vous faites ce que je vous demande …]

Alors, ça fait bizarre non ?

98% des enfants en maternelle excellent à tous les tests de pensée divergente, y compris celui des usages alternatifs. C’est en grandissant que cela se gâte et que nous perdons notre super-pouvoir de pensée divergente.

Même si ce que l’on appelle « ingéniosité » ne se limite pas à la pensée divergente, on retrouve toujours 3 grandes caractéristiques sous-jacentes :

  1. voir au-delà de l’objet
  2. utiliser les contraintes comme des tremplins
  3. savoir reconnaitre les « moments Eureka »

Vers l’infini et l’au delà

Voir au-delà d’un objet n’est pas facile. Le biais cognitif qui nous pousse à utiliser un objet uniquement pour ce à quoi il est destiné s’appelle la fixité fonctionnelle, et ça s’empire avec l’âge.

La raison est très simple : nous apprenons très rapidement. Nous apprenons en quelques années à l’école ce que l’humanité a mis plus de 200 000 ans à découvrir. Nous devons aussi composer avec un monde qui nous n’avons pas créé, avec des règles que nous n’avons pas définies, et le tout dans un laps de temps relativement court (ramené à l’échelle de l’humanité). Donc pour nous en sortir, nous devons apprendre vite et donc faire énormément de ce qu’on pourrait appeler « des actes de foi » : on nous dit qu’un trombone sert à attacher des feuilles, on l’intègre et on passe à autre chose. Apprendre si vite nous a donné un avantage certain du point de vue évolution et compétition pour la survie de l’espèce, mais pour autant, nous devons garder nos esprits ouverts et s’affranchir des carcans.

L’école est clairement un frein au développement de notre pensée créative. Après tout, nous sommes évalués tout au long de notre scolarité avec l’idée qu’il n’y a qu’une seule bonne réponse à un problème donné.

Pourtant, regarder et concevoir le monde tel que nous le faisions étant enfant nous aiderait grandement dans notre vie de tous les jours. Nous pourrions voir au-delà des objets.

Picasso avait pour habitude de dire « Tous les enfants sont des artistes. Le problème, c’est comment rester un artiste une fois adulte ? »

Oubliez ce que vous savez. Open your mind. Jouez de la guitare avec votre trombone.

Une contrainte ? Non, un tremplin !

Même si c’est contre-intuitif, avoir des contraintes est un véritable boost pour votre créativité. On pourrait se dire qu’un artiste rêverait de pouvoir créer sans contrainte, afin de laisser exprimer sa créativité (justement). Et bien non. « Sans contrainte » implique le plus souvent le syndrome de la page blanche. Vous avez un ami assez rigolo ? Demandez lui de vous faire rire si vous voulez le mettre dans l’embarras. Une amie qui a un joli coup de crayon ? Demandez lui de dessiner « quelque chose » pour voir…

Restrictions, contraintes, règles, frontières, instructions : tout cela sert votre créativité, votre ingéniosité. Les contraintes nous donnent un point de départ : que ce soit un problème à résoudre, ou un contrat à remplir, nous avons à notre disposition un cadre d’expression. Vous voulez un exemple de contrainte forte ayant une infinité de créations qui en découlent ? Il n’existe que 118 éléments chimiques connus dans l’univers.

Les problèmes sont un type particulier de contrainte : soit vous considérez un problème comme un point de blocage, soit vous décidez d’y voir une opportunité. Plus le problème est gros, plus forte est l’opportunité.

Donc la prochaine fois que vous avez un obstacle à franchir, demandez-vous ce que ferait Mac Gyver ?

Le moment Eureka

Tout le monde connait la légende d’Archimède qui en prenant son bain a eu une révélation concernant la fameuse poussée qui faisait monter le niveau de l’eau lorsqu’il s’immergeait dans l’eau. Résultat, M. Archimède a couru tout nu dans la rue, en criant « Euréka », littéralement « J’ai trouvé » !

Même si je ne vous souhaite pas de courir tout nu dans votre quartier, je vous souhaite de connaitre au moins une fois dans votre vie ce fameux moment Euréka : ce flash de lucidité mystique, qui vient de nulle part, et apporte une solution à un problème auquel vous pensez depuis un bon moment.

On ne peut pas forcer ce moment Euréka, mais néanmoins il est possible d’augmenter ses chances de survenue :

  1. Faites quelque chose différemment. Quand on rencontre un obstacle, on a tendance à se focaliser sur cet obstacle. C’est assez inutile car ce dont on a besoin, c’est quelque chose pour passer cet obstacle. Penser au problème ne vous fait pas penser à la solution. Donc faite quelque chose d’inhabituel, différemment.
  2. Faites quelque chose mécaniquement. Vous avez remarqué que la plupart de vos grandes idées vous sont apparues sous la douche ? Ou alors en conduisant sur des longues distances ? On ne sait pas très bien pourquoi, mais faire quelque chose de monotone tend à débrider notre cerveau…
  3. Ne faites rien. Les plus grands créatifs dans la publicité passent leur temps à … ne rien faire. Jaloux ? C’est normal car notre culture tend à mettre en avant le fait d’être occupé, et on associe souvent la performance personnelle à la quantité de travaille abattu. Et pourtant… Parfois, la meilleure des choses à faire est de faire une pause et d’attendre que la solution vienne à vous.

Que l’ingéniosité soit avec toi

De tous les types de créativité, l’ingéniosité s’acquiert par l’expérience et la pratique, ce qui est plutôt une bonne nouvelle si vous vous sentez peu créatif. En effet, vous allez pouvoir y faire quelque chose. MacGyver n’est pas doué de naissance : sa créativité lui vient de sa formation scientifique et de son entrainement d’agent spécial.

Donc si vous voulez connaitre plein de moments Euréka, retrouvez l’esprit ouvert de votre enfance, mais gardez votre expertise et expérience d’adulte. En combinant les deux, vous aussi vous pourrez crier Euréka ! Et accessoirement, vous servir d’un trombone en tant que marque-page ou catapulte de poche.

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